“ En 5 ans, lors d’appels d’offres, la partie Green IT était un critère secondaire, dorénavant c’est un critère éliminatoire “ , cette phrase de Killian Vermersch, CEO et co-fondateur de Golem.ai, montre la reconsidération actuelle et la nécessité du critère de Green IT dans les processus de fabrication. Le Green IT désigne l’ensemble des technologies de l’information (TIC) dont l’usage permet de réduire les effets nocifs de l’activité humaine sur l’environnement et toutes les technologies qui vont permettre de réduire l’impact environnemental de l’informatique, d’après la définition de Greenly.
Ainsi ce Panel, organisé par Scaleway le 7 février 2024, invitait des intervenants de renom tels que Thomas de Latour, Ingénieur en écoconception et Docteur en informatique chez Ademe, Lise Breteau, Avocate Environnement & Tech chez GreenIT.fr, Bastien Wirtz, DevOps Engineer chez Scaleway, et Killian Vermersch pour discuter autour de ce sujet et réfléchir à des solutions soutenables, et compatibles avec les enjeux actuels de l’IT.
Un cadre réglementaire se met en place
Une pression réglementaire commence à avoir lieu telles que la loi Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique (REEN) votée en novembre 2021 qui dispose notamment l’obligation pour les communes et EPCI de plus de 50.000 habitants de se doter au 1er janvier 2025, d’une stratégie numérique responsable, ou l’obligation pour un certain nombre de produits d’afficher un indice de réparabilité pour lutter contre leur obsolescence programmée. Plus encore, la venue du CSRD qui est un cadre réglementaire visant à renforcer les exigences en matière de soutenabilité pour les entreprises opérant au sein de l’Union européenne, montre également le souhait d’une pression réglementaire nécessaire quant au GreenIT.
Toutefois, cela n’est pas encore suffisant
En effet, lorsque l’on sait que les “ sites web pèsent 200% plus lourd qu’il y’a 10 ans “ d’après Bastien Wirtz, ou que “50% de l’empreinte carbone du numérique est due à l’extraction de ressources non renouvelables” selon Lise Breteau, on remarque que les changements réglementaires actuels ne sont encore que des “pas de souris” insiste Thomas de Latour. En effet, les 4 intervenants insistaient sur le fait que si la France est pionnière dans cette volonté d’éco-conception, et qu’il fallait s’en féliciter, il fallait également bien comprendre que la question n’était plus si l’IT était éco-compatible, mais qu’il fallait nécessairement le rendre comme tel.
Dès lors, des solutions émergent et doivent continuer d’émerger
Des multitudes de solutions peuvent être appliquées, et se doivent de l’être. Voici quelques solutions qui ont été apportées pendant ce Panel :
“ En changeant seulement d’architecture, nous avons pu diminuer par 5 notre facture en électricité “ souligne Killian Vermersch. En privilégiant des conceptions de sites web statiques, cela réduirait grandement l’empreinte numérique des sites web selon les propos de Bastien Wirtz. En adoptant la Slow-Tech, soit le fait de combiner bien plus le low-tech ainsi que le high-tech (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec une trop grande importance donnée au high-tech), et utiliser la méthode PEF pour Lise Breteau.
Il faut également comprendre qu’il n’y a hélas pas de solutions miracles mais qu’il est nécessaire de combiner un ensemble de solutions accompagné d’un cadre réglementaire assez strict pour pouvoir rendre l’IT soutenable.
Ainsi, nous pouvons conclure de ce Panel que si une pression réglementaire se met de plus en plus en place, notamment grâce à la Loi REEN ou le CSRD, il faut intérioriser le fait que cela n’est pas encore suffisant, et que des efforts restent à faire tant du point de vue des fabricants comme celui des consommateurs. Dès lors, il faut souligner que la pression réglementaire se doit d’être accentuée et que des solutions pour rendre l’IT frugale doivent perpétuellement émerger.
Plus encore, la frugalité est un domaine qui nous est cher chez Golem.ai, tant en témoigne la tribune réalisée par Killian Vermersch pour Entreprendre.
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