Oui l’IA appauvrit le réel… mais tout n’est pas perdu

Il existe un hiatus entre la perception de l’IA par les médias spécialisés et par le grand public.

Ce dernier peine à distinguer les solutions IA des offres SI classiques ou se figure une IA menaçante, alors que les leaders d’opinions vantent le potentiel disruptif de la technologie. Les deux postures traduisent une difficulté majeure de l’IA : celle de s’adresser au plus grand nombre.

Les discours de l’IA reposent sur des promesses ambitieuses : débarrasser l’homme des tâches fastidieuses, ouvrir un nouvel âge d’or économique, prendre en charge nos problèmes existentiels, comprendre nos goûts. Les solutions déployées aujourd’hui sous-exploitent le vrai potentiel de l’IA malgré une offre de plus en plus mature. Il semble que seules les solutions les plus basiques d’automatisation de process se banalisent : traitements de mails, agents conversationnels, agencement de site internet, algorithmes de suggestion… Les plateformes américaines proposant des briques technologiques d’IA comme IBM, AWS ou Microsoft ont d’ailleurs tout intérêt à ne mettre en avant que des best-sellers : elles visent à vendre du temps-machine en maximisant leurs gains, pas à mettre à disposition les solutions les mieux adaptés à chaque use case.

Revers d’une médaille qu’on imaginait plus brillante, une expérience clients et des usages stéréotypés, des utilisateurs toujours plus captifs, et finalement un socle technologique qui s’appauvrit faute de diversification des applications. Plus grave, la généralisation de cette « IA pauvre » nous enferme dans des bulles d’usages et de filtrage dont il devient difficile de s’extraire et qui contribue à appauvrir notre rapport au réel. Il semble donc urgent de favoriser l’appropriation de l’IA dans toute sa richesse technologique, et d’envisager des applications à la hauteur des promesses initiales.

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